MAIS QUI ES-TU PHILIPPE DU CREST

 
 

MAIS QUI ES-TU PHILIPPE DU CREST ?

 
 

Installé à la Ciotat, Philippe du Crest photographie les silences, les visages de l’ombre et la mémoire des lieux. Entre paysages abandonnés, objets habités et récits discrets, il compose un art de portrait sensible, ancré dans le territoire et le lien.

 

Tu es né à Marseille, tu vis à La Ciotat. Qu'est-ce qui t'a amené ici ? Un tournant de vie. Et un retour à une ville liée à mon histoire familiale. Mon père et mes oncles ont travaillé aux chantiers navals. C'est un lieu de racines et de transmission.

Quel lien entretiens-tu avec cette ville ? Je la découvre encore. J'essaie de dépasser les souvenirs familiaux. On enjolive les lieux racontés. Aujourd'hui, je les vis. La Ciotat a ce côté insulaire, un peu farouche. Elle ne se donne pas d'un coup, et c'est ce qui me touche. Il y a une vraie fierté ici.

Tu dis t'intéresser aux «faces cachées». Que cherches-tu à révéler ? Je photographie rarement au hasard. Je travaille à partir d'un lieu, d'un lien. Aux Pénitents Bleus, aux Carrières, j'ai exposé des portraits liés à leur environnement: cantonniers, friches, gestes oubliés. J'ai aussi réalisé une série sur la transidentité. en construisant les images avec les personnes concernées. Et dans Moka, je me mets en scène avec une cafetière italienne, objet populaire et politique. Un contrepoint au marketing lisse, bricolé dans mon studio.

La Ciotat influence-t-elle ton regard ?

Oui, c'est un territoire nouveau pour moi. Tout y devient sujet. La nouveauté aiguise le regard. Peut-être que je passerai à autre chose, mais pour l'instant elle m'inspire.

Si elle était un visage ? Un visage marin, marqué par le sel. Le capitaine Haddock, pourquoi pas.

Un lieu que tu aimes particulièrement ?
Sainte Frétouse. Entre la chapelle NDG et le sémaphore. Un coin brut, entre roche et mer. Un paysage presque secret.

Comment choisis-tu tos sujets ?
Il faut qu'il y ait une histoire. Je ne photographie jamais en mode "volé". Chaque projet part d'un échange, d'une idée précise.

Des projets en cours ?
Oui, autour d'un lieu fermé, de personnes discrètes. Je préfère attendre pour en parler.

Tes sources d'inspiration ?
Charles Fréger, Giacomelli, Arthus-Bertrand. Et la photo contem-poraine, même quand jen prends le contrepied.

Que souhaites tu transmettre ?
Un regard personnel. J'aimerais que certains travaux trouvent un éditeur, comme ma série sur la chirurgie, menée sur dix ans.

@philippe_du_crest

 
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